Le témoignage de Gaëlle Hubert, ingénieure et gestionnaire de projets au bureau d’étude lié à l’assainissement des eaux chez IDEA.

23 Jan 2024

Gaëlle Hubert est ingénieure et gestionnaire de projets au bureau d’étude lié à l’assainissement des eaux chez IDEA. Aujourd’hui, elle partage avec nous son parcours, ce qu’elle retire chaque jour de son travail et pourquoi l’eau est un secteur d’avenir.

Peux-tu me parler de ton parcours ?
J’ai fait des études d’ingénieur industriel en chimie à Bruxelles. J’ai choisi ces études car elles offrent beaucoup de possibilités d’orientation et de débouchés, ne sachant pas au départ précisément vers où j’allais. Je m’intéresse à beaucoup de choses. J’ai finalement choisi ces études car, en discutant avec un ingénieur, il m’a dit : « Ce qui est intéressant avec ce métier, c’est qu’on peut se réorienter au fil du temps. On se spécialise, mais d’autres portes s’ouvrent au fil des années. »
Après mes études, je suis partie à l’étranger six mois, en Suède, travailler à l’agence publique de protection de l’environnement (NATURVÅRDSVERKET). J’ai travaillé dans des réserves naturelles, j’y ai par exemple fait de la gestion de la biodiversité et promotion du tourisme. Une très belle expérience sur place !
En rentrant, j’ai choisi de me réorienter vers le secteur industriel.
J’ai par la suite fait une formation en système de management de l’environnement, cela concerne les labels octroyés aux entreprises qui s’engagent à respecter une politique environnementale.
J’ai ensuite eu l’occasion un jour de faire une visite d’une industrie dans l’éco-zoning de Tertre, dans le cadre de ma formation en management de l’environnement. Pendant cette visite, ils ont proposé un stage. Au départ, j’étais chargée de m’occuper de l’économie d’énergie et du suivi ISO14000 de l’entreprise. J’y ai finalement travaillé durant 17 ans en tant que Environmental Manager, puis j’ai rejoint IDEA le 1ᵉʳ janvier 2023.

En quoi consiste ton métier ?

Je suis gestionnaire de projets et je travaille au bureau d’étude relatif à l’assainissement des eaux usées domestiques. Actuellement, je suis trois projets.

Le premier projet porte sur la conception d’une station d’épuration pour une commune à Braine-le-Comte (500 EH (Équivalent-Habitant)). Je veille à définir le besoin, choisir le terrain, aller voir les parties prenantes, les riverains, déterminer la solution technique, échanger avec l’administration, définir les objectifs liés à la masse d’eau, etc. Ensuite, il s’agira de suivre la construction et la mise en service de la station.

En ce qui concerne le second projet (40.000 EH), je suis impliquée dans un chantier qui a démarré dès mon arrivée. Je collabore avec deux autres gestionnaires, car nos expertises sont différentes et se complètent. Ce projet consiste principalement à suivre la bonne exécution du chantier jusqu’à la mise en service des installations. Ce projet est une bonne formation pour moi parce que je n’avais pas encore eu l’occasion de suivre un chantier aussi important. Je suis contente de pouvoir apporter ma pierre à l’édifice.

Pour le dernier projet, je travaille avec d'autres collègues sur la station d’épuration de WASMUËL, cette station est l’une des plus anciennes du pays, construite dans les années 70. C’est également la 2ᵉ plus importante de Wallonie (250.000 EH). Son réseau de collecte est étendu et complexe, et hybride entre l’assainissement et le démergement (soit la lutte contre les inondations). La station et son adduction font l’objet d’une réhabilitation profonde, de nombreux chantiers, en cours et à venir. Elle devra à terme se conformer à la Directive relative à l’épuration des eaux urbaines en intégrant de nouvelles solutions pour gérer par exemple les micropolluants (A l’horizon 2035). La directive prévoit par ailleurs une augmentation des contrôles et la surveillance des réseaux. Je travaille sur la caractérisation de l’influent par une campagne approfondie de mesures et l’élaboration du cahier de charges pour le revamping du cœur de station.

Quels sont les éléments qui te plaisent le plus dans ton job ?

Ma première motivation, c’est mon envie de changement et d’apprentissage, j’avais envie d’exercer un autre métier et d’en apprendre sur la gestion environnementale sur le territoire où je vis en rejoignant le secteur public. Comme je connaissais IDEA, je savais que le dynamisme et le professionnalisme seraient au rendez-vous. La structure et l’environnement de travail sont agréables. On profite de nombreuses ressources et compétences. Connaissant les enjeux et les objectifs de la Directive Cadre Eau, j’ai vite compris que le poste serait intéressant !

Qu’est-ce qui te motive au quotidien ? 

Pour moi, c’est également primordial de croire en ce qu’on fait et travailler sur l’assainissement de l’eau, c’est travailler avec un objectif concret fixé par l’Europe qui est de rétablir le bon état des masses d’eau. Cet objectif ne peut être atteint que par des mesures cumulatives du secteur industriel, agricole et urbain. J’ai collaboré au projet porté par les industries de station mutualisé sur le Ecozoning de Tertre (en cours de construction par Yara), j’avais envie de m’investir dans la gestion des eaux des ménages.

Je suis convaincue que la nature peut reprendre ses droits si on lui en donne l’opportunité.

Est-ce qu’il y a une anecdote qui te vient en tête lorsque tu penses à ton expérience chez IDEA ?

Je travaille sur la caractérisation. Dans ce cadre-là, un jour, j’étais en train de prendre des échantillons en entrée en station de pompage. Mon portefeuille est alors tombé dans l’Elwasmes, qui est comme un égout du passé… En plus, c’était la veille du Doudou ; encore un peu et je n’avais pas d’argent pour faire la fête comme il faut ! Pour tenter de le récupérer, nous avons avec les collègues actionné le batardeau, ce qui m’a permis de comprendre comment le système a été conçu !


Un mot pour encourager les futurs diplômés à se lancer dans les métiers de l’eau ?

Je les inviterais à prendre connaissance des troisièmes plans de gestion des districts hydrographiques wallons adoptés en juillet 2023 par le Gouvernement wallon (disponible sur eau.wallonie.be) qui fait l’état des lieux, décrit les mesures et les objectifs environnementaux. Il y a encore du pain sur la planche et du boulot en perspective pour des années !

Il y a également beaucoup de diversité au niveau des métiers. L’eau est une ressource essentielle ! S’il y a bien quelque chose à préserver, c’est l’eau ! Non seulement pour la biodiversité, mais aussi pour la qualité de vie.
Je dis souvent aux jeunes d’aller vers les métiers techniques, car ils ouvrent beaucoup de portes… Ils ont la particularité de permettre de se réorienter selon ses affinités.

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